Selon un rapport de la cour des comptes en 2024, les 7500 écoles privées sous contrat avec l’Etat sont financées à hauteur de 75% par des fonds publics.
Mais toujours d’après ce rapport, entre les subventions de l’Etat et celles des collectivités, personne ne connait le montant total de cette dépense publique, qui s’opère dans un criant manque de transparence.
Un manque de transparence qui se retrouve du côté des établissements eux-mêmes ; affaire Betharram, Avérroès ou Stanislas, plus récemment encore Ozanam ; nombreux semblent être les établissements privés qui adoptent des pratiques non reconnues par l’école publique, quand elles ne sont pas tout simplement criminelles.
Tous ces éléments amènent quelques questions : questions économiques tout d’abord : pourquoi les écoles privées sont-elles financées par des fonds publics ? quelles garanties ces établissements doivent-ils à l’Etat et sont-elles respectées ? L’état ne devrait-il pas se dispenser de cette dépense, dans un contexte d’économie de guerre et de remboursement de dette qui annonce un nouvel effort budgétaire de 40 milliards d’euros en 2026 ?
Cette interrogation économique en cache une autre : quid de la laïcité ?
L’école laïque est en effet un fondement de la République française. Or, les écoles privées sous contrat sont à 96% des établissements d’enseignements catholiques.
Comment peut-on garantir une éducation laïque dans ces conditions ?
Nous laisserons volontairement de côté pour cette émission les questions liées aux potentiels actes criminels de Betharram, Stanislas et autres Ozanam, pour nous concentrer sur ce sur quoi il nous est possible de réfléchir sans empiéter sur le terrain de la justice.
Et pour nous éclairer sur ces questions, nous recevons Emilie Moisan-Jeannard, maîtresse de conférence en droit public, Directrice du Master de droit public, parcours Affaires et politiques publiques sur le campus de Laval de Le Mans Université, ainsi que Hugo Gaillard, référent laïcité de Le Mans Université.