S8V29 ESSAIS NUCLÉAIRES FRANÇAIS #1 GERBOISES DU DÉSERT
Des premières réflexions au sommet de l’Etat à peine la Seconde Guerre Mondiale terminée en Europe à la concrétisation des premiers essais nucléaires français, il s’écoule moins de vingt ans.
Si les largages sont des « réussites » scientifiques et techniques, tout ce qui les entoure ne l’est pas toujours. En effet, l’aventure lie intimement la recherche scientifique de haut niveau et les hautes sphères de l’Etat – d’évidence -, mais également l’Armée.
Or, s’il y a bien sûr des gradés pour l’encadrement, il y a aussi (et surtout ?) des appelés. Certains ne savaient même pas qu’ils allaient être envoyés dans une Algérie, alors départements français, en pleine guère avec la métropole ! Pire, ils découvrent sur place que Reggane est le site d’expérimentation nucléaire ! Et ils seront, hélas, aux premières loges…
Surnommée à juste titre ici « la grande muette », l’Armée ordonne d’en dire le moins possible sur les conséquences d’une telle explosion, en plein air, en plein vent, et ce, avec une protection vestimentaires parfois/souvent à minima. Il ne faut pas inquiéter, piscine et douche à volonté. Mais aussi peur, stress, incompréhension, méconnaissance de la situation par les appelés envoyés au centre du disque vitrifié.
Depuis, beaucoup sont morts, jeunes, malades, des suites de multiples cancers, sans aucune reconnaissance des autorités. Si, tout récemment une procédure est bien entrée en vigueur, celle-ci est d’une complexité affolante autant que d’une lenteur pachydermique. Quelques petites centaines de citoyens métropolitains toujours vivants ont vu leurs droits étudiés, pour une réelle réparation il faudra repasser. Reggane, dans le Sahara Algérien comptait environ 5000 âmes. Un seul Algérien a vu la procédure aboutir de son vivant.
Playlist : Krzysztof Penderecki, Claude Nougaro, Stéphane Varègues, Francis Lemarque, Rammstein.
Illustration : Gerboise bleue, 1er essai nucléaire français au Sahara Algérien, photo d’époque. Tous droits réservés.