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107.3 Le Mans

S4V12 – Un certain Jean-Luc Godard

En mai 2020, Le Panthéon décousu, biothèque culturelle idéale, avait consacré une visite au cinéaste franco-suisse. Six mois plus tard il sera nonagénaire. Il semblait cultiver soigneusement son iconoclasme, à casser ses images publiques, comme mettant en scène sa parole rare, de cinéaste installé à artiste hermétique, de révolutionnaire à polémique – ses propos sur Israël et sa politique des années 70 par exemple.

Il a choisi de partir comme et quand il l’a souhaité, comme c’est permis sur la rive du Léman où il vivait depuis de longues années. Simplement. Exemple d’un certain ascétisme prôné par un penseur de son art qui a construit sa légende de génie du cinéma, le journaliste Thomas Snégaroff a relaté dernièrement sa rencontre avec Godard. Au fil des heures de discussion, unique, d’apparence irréelle voire surréaliste, les deux hommes se promènent dans les rues du quartier. Vient l’heure de manger, Godard propose une adresse. Ils entrent et s’installent à une table. Une serveuse arrive : – Comme d’habitude Monsieur Godard ? – Oui. [Possible formule de politesse]. – Et pour vous, monsieur ? – La même chose. Dans ce lieu sans réelle personnalité, que l’on imagine crépi, un peu de bois peint, de l’inox et du formica, des néons criards baignent une chanson de Céline Dion. Les assiettes arrivent, y trônent des cordons bleus. L’échange entre les deux hommes continue : « Je travaille actuellement sur les Etats-Unis. »

Godard : « Les Etats-Unis n’existent pas ».

À l’époque de cette visite – il y a plus de deux ans -, comme aujourd’hui, impossible pour moi de faire le tour d’un tel personnage. Surtout en 25 minutes. C’est tout de même l’occasion ici d’effleurer sa façon de travailler, sa rencontre mythiques avec des légendes du 7e art, d’évoquer un peu de son parcours, quelques-uns de ses films… Et, comme à l’habitude du Panthéon décousu, d’entendre des moments rares, cultissimes ou des perles méconnues !

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