S6V26 – SCANDALE SANITAIRE DES BOUES ROUGES #2
Au nord de Marseille, l’industrie de la bauxite génère des tonnes de déchets par an. D’abord stockés à l’air libre dans les vallons environnants, à partir des années 1960 les résidus s’écoulent dans une canalisation longue de 50 km jusqu’à être déversés par quantité colossale en mer côtière, dans une calanque poissonneuse de Cassis.
Depuis 2016 (et un décret préfectoral de décembre 2015), tout rejet en mer est interdit. Alors que la matière première n’est plus locale mais vient essentiellement de Guinée, et que les volumes gigantesques de l’activité antérieure restent encore à l’air libre, soumis au vent et aux intempéries, il a fallu trouver une autre solution pour la suite de l’exploitation. L’idée du siècle : valoriser une partie des déchets en produit commercial ! Autant vous dire tout de suite : on en a tous croisé un jour quelque part…
Car, contrairement à ce qu’ont affirmé autorités politiques et responsables industriels durant des décennies, plusieurs études scientifiques sérieuses ont montré que ce qu’il reste de l’exploitation des terres après l’extraction de la bauxite grâce à de la soude contient de nombreux polluants chimiques dont un large panel de métaux lourds (mercure, arsenic, chrome, plomb…) et une très haute radioactivité sur site.
Non seulement ces composants ont longtemps et abondamment souillé les eaux de la Méditerranée où ils étaient répandus, contaminant et tuant la faune aquatique locale, prisée des amateurs, mais, pire, ces rejets semblent à l’origine de nombreux cas de cancer au sein et autour de l’activité industrielle.
Retour sous la forme d’une double visite où se mêlent messages rassurants voire aveuglés d’une part, preuves accablantes particulièrement inquiétantes d’autre part, qui touchent tous ces domaines : santé, société, industrie, politique, pollution, environnement, gestion des déchets… le tout dans le cadre idyllique de la Provence.
Photo : MaxPPP