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107.3 Le Mans

Plusieurs jours après les révélations sur le système au sein d’Orpea et dans ses EHPAD, dans le livre Les fossoyeurs de Victor Castanet (Ed. Fayard), Robin Hulin a recueilli le témoignage de deux personnes au sujet du centre Orpea du quartier des Sablons au Mans.

Quelques jours après les premiers témoignages parus dans Ouest France, deux femmes ont souhaité s’exprimer sur l’antenne de Radio Alpa dans « C’est d’Actu ». La première est une proche d’une ancienne résidente de cet EHPAD au Mans, et la deuxième, ancienne salariée, a travaillé là bas pendant dix ans. Dominique Chave, secrétaire générale de l’Union fédérale de la santé privée, pour le syndicat CGT, était également invité dans cette émission.

La direction d’Orpea n’a, pour le moment, pas donné suite à nos sollicitations.

« Une maltraitance institutionnelle »

Marion Lescure, est une ancienne infirmière qui a travaillé pendant dix ans dans ce centre des Sablons. Elle est revenue sur ses conditions de travail. Elle dénonce également les relations tendues et les pressions de sa direction. Selon elle, « il y avait une maltraitance institutionnelle envers les résidents, les familles et les salariées ».

La situation se détériore encore plus le jour où, elle et des collègues, essayent de dénoncer tout ça. « C’est devenu très compliqué pour nous. Nous avons subi des pressions de la part de la direction, mais également de la direction régionale, et même encore plus haut. On nous a demandé de nous taire, on nous a menacé ». Elle dénonce « une politique de la terreur ».

Après ça, les salariés ont fini par partir les « uns après les autres », et plusieurs, comme elle, ont été arrêtés, « pour stress post-traumatique ».

Pour une proche, des rapports à la direction difficiles

L’autre témoignage à l’antenne de Radio Alpa concerne celui de Armelle Bolou. Sa tante a vécu pendant plusieurs années dans cet EHPAD du quartier des Sablons, avant de décéder en 2017. Selon elle, si les premières années se déroulaient sans accroc apparent, la situation et les conditions de vie de sa tante se sont dégradées après l’arrivée d’une nouvelle direction.

Ce qui a alerté Armelle Bolou en premier c’est « le turnover incessant du personnel ». Elle observe même parfois certains soignants « pleurer dans un coin ». Pour elle, c’est le manque d’effectif qui a crée des dérives, car les soignants ne pouvaient pas remplir toutes les tâches. « Une fois, je suis arrivée à midi et les résidents étaient dans la salle pour manger, ma tante n’était toujours pas douchée ».

Elle ne rejette pas la charge sur tous les membres du personnel, mais surtout sur la direction de l’EHPAD. « Au bénéfice d’une politique globale de rentabilité. Ils ne prenaient pas le temps de prendre en charge l’ensemble des résidents ».

Une autre fois, elle remarque également que sa tante a le pied « tuméfié ». Elle pose des questions et on tente de la rassurer en lui disant qu’elle n’a rien et que tout va bien. « J’ai insisté pour faire une radio et on a découvert que son pied était cassé ».

En 2017, sa tante décède d’une occlusion intestinale. Elle estime aujourd’hui « qu’ils sont en partie responsables de sa mort, parce qu’ils n’ont rien vu, ils n’ont rien fait. Ils ne bougeaient pas, ils n’ont jamais alerté qui que ce soit ».

Sur le plateau de « C’est d’Actu », Robin Hulin a également reçu Dominique Chave, secrétaire générale de l’Union fédérale de la santé privée pour le syndicat CGT. Il est venu apporter son éclairage sur la situation, les témoignages à l’antenne ainsi que les actions à venir dans le cadre de cette affaire.

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