Jean-Yves Breteau recevait Peggy Pitz, éducatrice en prévention spécialisée, Loan Dafniet, éducateur en Maison d’Enfants à Caractère Social, et Jean-Philippe Onillion, éducateur technique et délégué syndical CGT à l’APAJH. Ensemble, ils évoquaient l’appel à la grève du secteur médico-social, ce 1er février 2022.
Appel à la grève ce 1er février
Les salariés du secteur médico-social se donneront rendez-vous, ce mardi 1er février à 13h place des Jacobins au Mans. Des cahiers seront mis à disposition pour que les professionnels y inscrivent leur quotidien au travail, et les problématiques qu’ils peuvent rencontrer dû à la confrontation de la finance et de l’éducation au sein du secteur.
Une pluralité de métiers, un seul objectif : la protection de l’enfance
Le secteur médico-social regroupe un large panel de métiers qui gravite autour de l’accompagnement. Loan Dafniet qualifie cette pluralité de métiers comme « Ils aident les jeunes en difficultés, souvent extrait de leur famille pour plusieurs raisons. Ils ont des carences éducatives, affectives, et ont parfois subi de la maltraitance. À une moment, ils ont besoin de s’éloigner du domicile familial, et c’est là qu’on prend le relais. C’est ce qu’on appel la protection de l’enfance. »
Manifester contre la marchandisation de l’enfant
De nombreux éléments se sont coagulés. Les conventions du secteur médico-social datent d’une cinquantaine d’années. De nouveaux métiers sont apparus, et ne sont pas identifiés dans ces conventions. Les employeurs reconnaissent aussi l’obsolescence des grilles salariales. En début de carrière un éducateur spécialisé commence à 1300€ net. Au bout de 20 ans de carrière, son salaire avoisine les 1800€ net, ce que Jean-Philippe Onillion juge modeste pour un métier accessible après un bac+3. L’attractivité de ce secteur est en baisse, il y a 40.000 à 60.000 postes vacants en France.
Au-delà des 180€ de la SÉGUR, c’est une réelle considération des métiers de ce secteur qui est demandé. Aujourd’hui, les projets, le temps, et le lien de confiance avec l’enfant sont confrontés au langage de la marchandisation. Les associations sont mises en concurrence avec des appels à projets, qui sont des appels d’offres.
