Ce lundi 21 mars, Robin Hulin recevait Edwy Plenel dans « C’est d’Actu ! » à 18h30. Le journaliste et directeur de Mediapart était au Mans à l’occasion des 32èmes Carrefours de la Pensée. Cette année, la thématique posée s’intitulait « Où est l’information ? ». Plusieurs journalistes et personnalités de l’information étaient amenées à débattre et échanger avec le public sur cette question. L’entretien a été enregistré au Palais des Congrès et de la Culture, le 18 mars.
« Défendre la nécessité de savoir »
Pour Edwy Plenel, l’objectif d’un événement comme celui-ci était avant tout d’aller à la rencontre des citoyens. « Si nous sommes aujourd’hui dans le numérique, le virtuel c’est du réel. La rencontre avec les gens, avec des visages, est essentielle ».
Surtout, c’est le débat qui fait converger les idées, les opinions mais qui permet aussi d’accentuer et d’enrichir la connaissance. « Ce qui est essentiel, dans ce moment particulier que nous vivons, entre les échéances électorales pour la France, les grands troubles sans frontière, avec un virus, et maintenant une guerre, sans oublier toutes les conséquences des désordres du monde, y compris l’urgence climatique, c’est de se retrouver pour défendre ensemble la nécessité de savoir ».
Centraliser et masser les médias, ou tuer l’information
Avant de s’exprimer pour les Carrefours de la pensée, Edwy Plenel était présent, la veille, au cinéma des Cinéastes du Mans pour une projection du documentaire « Media Crash – Qui a tué le débat public ? ».
Signés par les journalistes Valentine Oberti et Luc Hermann, et produit par Edwy Plenel, c’est un long métrage 100% Mediapart. En passant par les rachats à la pelle de Vincent Bolloré, les actions de Bernard Arnault ou encore les liens étroits de certains pouvoirs, y compris élyséens, avec les milliardaires, Mediapart dresse un portrait de la situation actuelle des médias en France.
« Le pire danger, c’est un paradoxe, vient du détournement d’une liberté par des médias de masse qui ne sont pas indépendants et liés à des intérêts économiques, oligarchiques et capitalistes. Ils détournent et pervertissent une autre liberté, la liberté de dire ».
Pour le directeur de Mediapart, il y a un risque. Celui, que les informations d’intérêt général et public se perdent, se noient dans la masse et soient « effacés par le règne des opinions ».