Robin Hulin recevait Bachar Mar-Kalifé, le mercredi 1er mars sur Radio Alpa. L’artiste, chanteur et musicien libanais a sorti « On/Off » son quatrième album solo en 2020. Un projet qu’il a entièrement réalisé au Liban, dans les montagnes, sur ses terres natales. Il revient en détails sur cet enregistrement, sur le contexte du pays, englué dans les crises politiques et économiques, sur la nature, la nuit et les insomnies, qui lui ont apporté l’inspiration. Le samedi 5 mars à 20h, il sera sur scène au Grand théâtre des Quinconces au Mans.
« On/Off », au loin, l’inspiration
Bachar Mar Kalifé est donc revenu au Liban pour enregistrer ce projet en solo à l’été 2020. Un album composé dans un contexte particulier, puisqu’il finit ce projet quelques jours avant la terrible explosion à Beyrouth en plein mois d’août.
Là bas, en pleine montagne dans la demeure familiale, il cherche l’inspiration, la trouve. La nuit glaciale, les cris des hyènes le soir, la lumière et l’électricité qui coupent instantanément (d’où le titre « On/Off »), l’ont aidé à puiser l’inspiration. Cet environnement, il a cherché à l’obtenir. « C’était des conditions peu confortables. Ça n’était pas un studio d’enregistrement et il y avait beaucoup de contraintes techniques liées au fait que c’était à la montagne ».
Là haut, dans son environnement rural et éloigné, la situation, en bas à Beyrouth et en ville, dans le poumon et le cœur du pays, se dégrade et se fragmente. Là aussi, il l’évoque dans ce nouveau projet.
Le piano puis l’insomnie pour inventer
Bachar Mar-Kalifé a toujours été un artiste et musicien aux nombreux instruments. Pourtant le chef d’orchestre de ses compositions restera toujours le piano. Il a même retrouvé l’instrument de son enfance dans sa demeure familiale, lui qui a quitté le Liban très tôt dans sa vie.
« Revenir au Liban et jouer sur ce même piano, sur lequel j’avais fait mes premières notes, c’était quelque chose qui m’appelait depuis plusieurs années ». C’est toujours l’instrument central sur lequel il finit toujours par revenir. « Le piano, de part sa nature, est un élément central. D’ailleurs, quand on a un piano à la maison, il est souvent le centre de la pièce », remarque t-il.
L’autre atout de Bachar Mar-Kalifé pour écrire ? Les insomnies. Parfois elles l’aident, parfois moins, mais elles sont souvent présentes dans sa vie. Pour cet album elles l’ont inspiré pour composer « Insomnia ». « La nuit on perd un peu nos repères. On n’est pas trop fait pour vivre la nuit (…). Il y a une sorte de vie sauvage la nuit. Je crois que l’inspiration vient surtout de l’épuisement.«
En tout cas, pour On/Off, Bachar Mar-Kalifé est allé loin, aussi bien physiquement que mentalement pour puiser l’inspiration, toujours aux mains de son éternelle mélancolie.
Crédit photo en Une : Habib Saleh.